Phoebus dort encore...
Hervé Lewis
Sur la toile vierge du matin,
Avec la lune et mes deux mains,
Je ferai naître la rosée,
De ton corps nu abandonné.
De cette langue de Molière,
Un peu agile et primesautière,
Je gouterai la source amère,
En une lente randonnée.
Ne t'éveille pas, mon amour,
Garde les yeux au clos du jour,
Et derrière tes paupières closes,
Retiens encore ces rêves roses.
Je pétrirai la déraison,
Tes cheveux battrons la cadence,
J'inventerai la décadence,
Et tous les fruits de la passion.
C'est l'heure des éxécutions !
Toi, au poteau ! Les yeux bandés,
Tes bras en croix, écartelés,
Livré à la tendre curée.
Quand la foudre s'éprendra de nous,
Nous élèvera dans ses nuées,
Je miaulerai mille louanges,
Tu ouvriras tes yeux d'archange,
Mon ange.
Sophie.