Ma nostalgie.
Gilles Navet : Les rochers de Saint Guénolé.
Voici que s'en revient le temps des journée brèves,
Où moultes nuées d'ombres se frottent à l'océan,
Où le phare n'est plus qu' un naufrage d'Ô céant,
Et que mon âme se livre à l'espoir d'une trève...
Je ne voulais de Vous qu'un ressac rugissant ,
Qu'un courant qui m'entraîne tout au fond de votre être,
Je m'en voulais surtout de ne savoir renaître,
Entre vos deux bras tendres, tendus et languissants...
Je dépose à vos pieds, mes armes de merveilles,
Mes vers de mirliton, mes mirettes vermeilles,
Mes larmes à la rosée de Rossinantes veilles,
Mes vices avoués et mes dards d'abeille.
Je ne veux qu'un aveux pour qu'enfin me délivre,
La foi d'une reddition trop longtemps contenue,
Je me veux à la fois parée et toute nue,
Pour qu'enfin et mon coeur et mon corps se délivrent.
Je suis comme ces étocs encerclés par la mer
Ni du Trégor encore, ni du Léon naguère;
Je voudrais bien que cesse cette lancinante guerre;
Ma nostalgie, ma nostalgie...
Sophie.